Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/56

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existence monotone, et par le fait pesante, mais ils ont des décors dont la variété est infinie, et, dans notre Chine, certaines provinces ont d’admirables paysages et de ravissantes campagnes qui remplacent agréablement les rues les mieux alignées et les squares les plus verdoyants. Lorsque le climat est doux et dans la belle saison, qu’y a-t-il de plus charmant que de vivre à la sauvage, avec la société des poètes de l’antiquité pour passe-temps ? le jour, à l’ombre des grands bois remplis de chansons, et, le soir, à la belle étoile, un hôtel très confortable et... pas cher. Ne trouvez-vous pas que ce sont d’heureux mortels ? Tout le monde les méprise, il est vrai, mais leur art plaît à tout le monde ; et il n’est pas bien sûr qu’il ne se rencontre pas, parmi ces comédiens, quelques philosophes dédaigneux assez insensibles aux mépris des hommes et assez indépendants d’esprit pour les payer de la même monnaie. Ils auraient beau jeu s’ils passaient les frontières.

Les grandes villes ont des comédiens à