Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/57

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demeure ; ceux-là ne songent pas aux douceurs de la vie nomade, ils n’émigrent pas. Schangaï et Nanking ont leurs comédiens ordinaires, et, dans ces villes que les transactions commerciales ont rendues très florissantes, on trouve des installations théâtrales moins primitives que la description que j’en ai faite ; la société élégante y assiste, et on y rencontre les dames de joyeuse compagnie, les courtisanes savantes dont j’ai parlé dans mon précédent ouvrage. Ce ne sont plus ces tréteaux grossiers ni ces gradins sans housse des théâtres en plein vent ; ce n’est plus la baraque, c’est bien le théâtre, et les mœurs dramatiques commencent à se compliquer. Le comédien amasse de l’argent, devient riche, tout comme un commerçant, et ses écus, à défaut de son art, finissent généralement par lui acquérir une certaine considération.

L’argent fait jouer la comédie à d’autres que les comédiens et dérange l’équilibre mal assuré des convictions bourgeoises ; c’est un maître qui met d’accord les rivalités et les principes, et sa