Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/72

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je convoitais la possession. Il est bien vrai que le maître de la maison, touché de mon inexpérience qui cependant l’amusait infiniment, daigna me secourir en jetant dans mon plat ses deux instruments dont les bouts venaient d’être en rapport avec une bouche que les infirmités de la vieillesse et l’usage constant du tabac à fumer et à chiquer ne rendaient rien moins qu’attrayants ; mais je me serais très volontiers passé d’un pareil secours. Après d’héroïques efforts, je parvins à me rendre maître d’une soupe préparée avec ces fameux nids d’hirondelle qui font la gloire épicurienne des Chinois. J’étais fort inquiet de savoir comment je pourrais, avec mes misérables bâtonnets, venir à bout de goûter des diverses soupes qui étaient placées devant moi ; je commençais à me rappeler la fable du Renard et de la Cigogne, quand mes voisins chinois, plongeant dans les bols avec la petite saucière placée à côté de chaque convive, me tirèrent d’embarras. »

La description, on en juge, est fort récréative ; mais le capitaine l’avait préméditée avant de voir