Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/73

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« cette petite saucière ». Il avait trop d’esprit pour s’en apercevoir, et personne ne s’en plaindra, pas même moi.

Diverses coutumes que je ne trouve que dans notre Orient sont relatives à l’ordonnance du festin. Ainsi, avant que les convives aient touché aux mets qui sont placés devant eux, ils se lèvent, et boivent à la santé de l’amphitryon, qui les invite ensuite à se servir. Vers la fin du repas, l’amphitryon se lève à son tour et boit à la santé de ses hôtes, mais sans discours ; il s’excuse seulement de leur avoir offert un si simple dîner. Les toasts sont des régals inconnus de nos gastronomes, et je tiens qu’ils n’en sont pas à plaindre. Cela, du reste, ne nous empêche pas de porter des santés. Quand on veut honorer quelqu’un de cette marque de politesse, on le fait avertir par un domestique ; puis, prenant la coupe pleine, à deux mains, le toasteur muet l’élève jusqu’à la bouche, et la vide d’un trait. La personne qui a ainsi été fêtée doit, en retour, vider son verre et le pencher ensuite pour témoigner qu’il est entièrement vide.