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peu plus longue, nous obtenons des résultats tout aussi frappants. Dans leurs « ouvrages classiques », ces auteurs donnent des chiffres précisément à partir de l’époque à laquelle Engels et Marx ont commencé à prêcher le fatalisme économique, l’émancipation sociale par la toute-puissance de l’État et le légalisme politique dans la vie économique[1].

D’après Mulhall[2] et R. Giffen[3], l’accroissement du nombre des propriétaires, de 1833 à 1882, donne le tableau suivant :

En Nombre d’héritages. Valeur générale. Par chaque propriété.
1833 25.368 1.372.175.000 fr. 54.000 fr.
1882 55.359 3.508.000.000 »  62.000 » 



Accroissement 29.991 1.135.825.000 fr. 8.000 fr.


« Nous voyons, dit R. Giffen (p. 396), que le nombre des capitalistes augmente ; ils forment pourtant une minorité dans la nation. 55.000 propriétés héritées par an représentent de 1 million et demi à 2 millions d’individus qui possèdent une propriété soumise à l’impôt » (celles d’une valeur supérieure à 2.500 francs).

Payaient en impôt sur le revenu :

En De 3.750 fr. à 12.500. De 25.000 et au-dessus.
1843 87.946 hab. 7.923 hab.
1889 333.070 21.842


Accroissement : 370 0/0 228 0/0

À partir de 1840, l’accroissement des classes possé-

  1. Les marxistes prétendent que c’est leur maître qui donna le premier l’explication matérialiste de l’histoire. Nous verrons plus loin comment les idées de Vico, de Locke, de Saint-Simon, de Quételet, de Buckle, de Rodgers furent attribuées à Marx. Je veux seulement indiquer ici la contradiction de ceux qui affirment la prédominance de la lutte et du développement économique dans l’humanité, et qui veulent, en conséquence, astreindre les ouvriers à adopter avant tout, en vue de leur émancipation économique et sociale, la lutte… politique et légale.
  2. Dictionary of statistics. 50 years of national progress.
  3. Essays on finance.