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Page:Tcherkesoff - Pages d’histoire socialiste, I, 1896.djvu/37

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                              Report
2.762.827.814   »
Si nous ajoutons les dépenses militaires qui sont destinées à la protection de la même bourgeoisie
570.282.000   »

Il reste une somme bien modeste de
446.967.878   »
pour l’instruction, les postes et les travaux publics, sur lesquels la bourgeoisie gratte bien une bonne part.

Au budget de l’État, il faut ajouter 500 millions de budgets municipaux dont un tiers est distribué aussi entre les gouvernants et les exploiteurs… Nous constatons que l’État, si adulé et si prôné par les métaphysiciens allemands, dépouille, chaque année, le peuple français, au profit de la bourgeoisie, de trois milliards et demi ! C’est une jolie somme à distribuer. Elle représente un tiers de tout ce dont la bourgeoisie tout entière spolie le peuple par l’exploitation directe. Car, d’après les calculs de Leroy-Beaulieu, le revenu annuel de toute la France est égal à 25 milliards de francs, lesquels sont partagés à peu près comme il suit :

À l’État reviennent
4.000.000.000 fr.
À la bourgeoisie, en comptant 9 millions de producteurs gagnant, pour les patrons, 2 fr. 50 par jour
8.212.000.000  »
Consommation nationale, en comptant 0 fr. 50 par jour et par tête
7.300.000.000   »
Frais de la production
5.488.000.000   »

Trois milliards et demi donnés par l’État, plus de huit milliards arrachés sous la protection du même État, soit près de douze milliards que les exploiteurs de France peuvent partager entre eux chaque année.

À présent, lecteurs, comprenez-vous pourquoi le nombre des capitalistes augmente sans que les millionnaires dévorent la petite bourgeoisie ? Avec cette énorme somme, on peut créer en France par an