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forment la base de toute la science et de la philosophie contemporaine.

« Notre conception du monisme, ou philosophie unitaire, — dit Hæckel[1] — est excessivement claire et ne comporte pas la moindre équivoque. Pour nous sont également inadmissibles et l’esprit vivant hors de la matière, et la matière morte ; ils sont combinés inséparablement dans chaque atome… Les éléments simples de la chimie analytique… sont les résultats de différentes combinaisons d’un nombre variable d’atomes primitifs… L’atome de carbone (le vrai créateur du monde organique) est, d’après toute probabilité, la combinaison en tétraèdre de quatre atomes primitifs… Dès que notre globe se refroidit (selon l’hypothèse de Laplace) et que la vapeur se condensa en eau, les atomes de carbone commencèrent leur activité créatrice, s’unirent avec les autres éléments en combinaisons plasmodiques et capables de développement et pendant une longue période notre globe fut habité seulement par les Protozoaires ou organismes composés d’une simple cellule… L’histoire de la descendance animale nous mène pas à pas depuis les êtres les plus primitifs, à travers les Métazoaires, jusqu’à l’homme… Notre corps humain fut bâti très lentement, peu à peu, par une longue série d’ancêtres vertébraux ; le même procédé construisit notre âme… L’âme humaine est tout simplement la somme de nos sensations, volitions, pensées, de ces fonctions physiologiques qui ont pour organe élémentaire les microscopiques cellules-ganglions de notre cerveau… Chaque homme de science est persuadé positivement que les Protozoaires possèdent aussi une âme, et que cette âme-cellule se compose aussi de sensations, de perceptions et de volitions, les sensations, les pensées et les volitions humaines ne différant que par la quantité de celles des Protozoaires… À présent, nous savons définitivement que la vie organique se développa aussi en harmonie avec des « lois éternelles », les mêmes que celles de l’évo-

  1. Monisme, conférence tenue le 9 octobre 1892 à Altenburg, devant la Société d’Histoire naturelle de l’Est.