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Quelle est la raison qui a empêché Ch. Nodier de remplir le cadre qu’il avait ébauché, lui qui a semé tant de notes curieuses, de tous les côtés, au grand contentement des bibliophiles et des bibliomanes ; je crains bien que ce soit la même qui l’a dissuadé de faire la bibliographie des livres perdus, dont parle le bibliophile Jacob dans son « Essai d’une bibliographie des livres français perdus ou peu connus » de ses « Recherches bibliographiques sur des livres rares et curieux » (Paris, 1880), pp. 88—110.

Il ne s’agit pas ici des opinions de Charles Nodier, mais des miennes, puisque je me permets de critiquer Philomneste junior, moi qui n’ai jamais tenu la plume pour communiquer mes pensées au public. Je prétends que les illuminés, les visionnaires, et les etc, comprenant les mystiques et les théosophes ne peuvent être compris, du moins le plus grand nombre, parmi les fous : « Chacun sait que l’épithète de fou échoit facilement à ceux qui frayent des routes nouvelles, et que souvent ce sont les plus proches de l’homme hors ligne qui donnent l’exemple de sa mise hors la loi » dit Matter, en parlant de Swedenborg. Un assez long commerce avec les personnages en question m’a permis de voir dans leurs écrits, des idées qui partant d’un point de vue quelquefois erroné, sont enchaînées à la suite les unes des autres et arrivent par une déduction logique à un crite-