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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/39

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pas laissé mourir ? Ce monde m’est odieux, pourquoi devrais-je m’éterniser dans une vie que j’abhorre ? »

« Pourquoi ? Pour mon bien. » Il murmura alors doucement, dans sa langue inconnue, quelques mots magiques qui semblèrent s’enfoncer dans mon âme. Puis il ajouta : « La nature nous a formés l’un pour l’autre ; pourquoi lui résister ? Je ne puis trouver le bonheur que dans ton amour, et dans le tien seulement ; ce n’est pas seulement mon cœur, mais mon âme qui aspire à la tienne. »

Dans un effort de tout mon être, je le repoussai et reculai en titubant.

« Non, non », m’écriai-je, « ne me tente pas au-delà de mes forces, laisse-moi plutôt mourir. »

« Que ta volonté soit faite, mais nous mourrons ensemble, afin qu’au moins dans la mort nous ne soyons pas séparés. Il y a une vie après la mort, nous pourrons alors, au moins, nous attacher l’un à l’autre comme la Francesca de Dante et son amant Paulo. Tiens », dit-il en déroulant une écharpe de soie qu’il portait autour de la taille, « lions-nous étroitement et sautons dans les flots. »

Je le regardai et je tremblai. Si jeune, si beau, et je devais l’assassiner !