La vision d’Antinoüs telle que je l’avais vue la première fois qu’il avait joué m’apparut.
Il noua l’écharpe autour de sa taille et s’apprêtait à la passer autour de moi.
« Viens. »
Le sort en était jeté. Je n’avais pas le droit d’accepter un tel sacrifice de sa part.
« Non », dis-je, « vivons. »
« Vivre », ajouta-t-il, « et après ? »
Il ne parla pas pendant quelques instants, comme s’il attendait une réponse à cette question qui n’avait pas été formulée avec des mots. En réponse à son appel muet, je tendis les mains vers lui. Lui, comme s’il avait peur que je lui échappe, me serra fort avec toute la force d’un désir irrépressible.
« Je t’aime », murmura-t-il, « je t’aime à la folie, Je ne peux plus vivre sans toi. »
« Moi non plus », dis-je faiblement, « j’ai lutté en vain contre ma passion, et maintenant je lui cède, non pas avec douceur, mais avec ardeur, avec joie. Je suis à toi, Teleny ! Heureux d’être à toi, à toi pour toujours et à toi seul ! »
Pour toute réponse, il y eut un cri rauque étouffé