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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/50

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Une forte odeur d’héliotrope blanc m’a d’abord frappé les narines.

C’était une pièce des plus singulières, dont les murs étaient recouverts d’une étoffe chaude, blanche, moelleuse, piquée partout de boutons d’argent dépoli ; le plancher était couvert de la toison blanche et bouclée de jeunes agneaux ; au milieu de l’appartement se dressait un vaste sopha, sur lequel était jetée la peau d’un énorme ours polaire. Sur cet unique meuble, une vieille lampe d’argent, provenant sans doute de quelque église byzantine ou de quelque synagogue orientale, jetait une pâle lueur, suffisante cependant pour éclairer la blancheur éblouissante de ce temple de Priape dont nous étions les fidèles.

« Je sais », dit-il en m’entraînant à l’intérieur, « je sais que le blanc est ta couleur préférée, qu’il convient à ton teint foncé, c’est pourquoi il a été aménagé pour toi et toi seul. Aucun autre mortel n’y mettra jamais les pieds. »

En prononçant ces mots, il me dépouilla en un clin d’œil de tous mes vêtements, car j’étais entre ses mains comme un enfant endormi ou un homme en transe.