Page:Tellier - À bout portant, 1912.djvu/107

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Sa voie

Mon fils a trouvé sa voie.

Ça lui est venu à l’heure où le rossignol du cambrioleur se met à chanter.

C’est dire qu’il était plutôt tard ; au fait, il était minuit.

Depuis plusieurs mois mon rejeton me donnait de l’inquiétude. Le brigand me donnait, chose curieuse, ce qu’il n’avait pas lui-même, car toujours il remettait au lendemain le choix d’une carrière.

Son insouciance me désespérait.

— Puisque tu n’es bon à rien, lui dis-je, un jour, fais-toi journaliste.

— Non, répondit l’espoir de mes cheveux blancs, la loi sur le libelle est bien trop mal faite, et ensuite, je ne suis ni médecin ni notaire, ni même avocat.

— Mon fils tu es un drôle de pistolet ; tu finiras par rater ta vocation.

— Je serais raté tout entier, répliqua mon fils, si j’accédais à ton désir.