d’ensemble de toute une couche sphérique superficielle, plus ou moins mince, entraînée par les charriages. « La Terre serait comparable à une orange dont, par une forte pression de la main, on arriverait à faire tourner l’écorce tout d’une pièce, sans déplacer le fruit. » Mais ce mouvement d’ensemble ne peut avoir lieu sans un déplacement corrélatif dans le même sens de l’axe de rotation ; de sorte que l’histoire des chaînes de montagnes se trouve liée à l’étude du déplacement des pôles à la surface de la Terre. Reprenant alors l’idée, émise en 1873 par Lowthian Green, et tout récemment rajeunie et précisée par M. Michel-Lévy, de la figure vaguement tétraédrique que dessinent les grands accidents terrestres, Marcel Bertrand cherche à déduire le déplacement des pôles de l’incessante déformation d’un certain tétraèdre. Pour lui, ce tétraèdre est le grand rouage, mis en jeu par le refroidissement, qui conduit et règle tous les mouvements de la surface. La transmission des mouvements se fait par les inégalités de la pesanteur qui en sont la conséquence. D’une chaîne de montagnes à la suivante, par exemple de la chaîne silurienne à la chaîne carbonifère, le tétraèdre aurait tourné d’environ 120° autour d’un axe passant par son sommet nord. En considérant successivement les deux déplacements relatifs du pôle nord de la Terre par rapport au tétraèdre ― le premier dû aux charriages, le deuxième dû à l’attraction solaire, ― on arrive à déterminer la position de ce pôle à chaque moment des périodes géologiques. Il suffit alors de quelques hypothèses pour que l’on puisse, de l’allure de la courbe qui représente le déplacement du sommet nord du tétraèdre, déduire les durées relatives de formation des chaînes de montagnes. Ces durées, en partant de l’origine des temps géologiques, seraient entre elles comme la série des nombres impairs. Il n’y aurait plus, en ce qui concerne le temps, qu’une inconnue, qui serait la durée
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