Page:Terrail - La France socialiste.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

international qui répugnait au patriotisme des ouvriers français. Mais ces hardis propagandistes étonnaient par leur activité. Ils allaient dans les groupes apporter leurs doctrines, les commentaires des articles de leur journal. Dans l’Égalité, ils faisaient la critique de toutes les idées qui avaient été adoptées par les congrès ouvriers. Les leaders de ces congrès avaient condamné la grève comme une arme inutile, les socialistes de l’Égalité recommandèrent la grève comme le seul moyen de combat. En même temps ils s’efforçaient de détruire la foi ouvrière, dans la coopération, dans l’instruction professionnelle assurée par l’épargne. Ils recommandaient la candidature socialiste ouvrière, opposée à toutes les candidatures « bourgeoises », même radicales.

Cette prédication était nouvelle. Les prédicants étaient inconnus, éloquents, tenaces ; ils avaient une phraséologie savante que les ouvriers ne comprenaient pas très bien. On les écoutait avec une certaine curiosité. On