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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/108

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n’allait pas à eux ; mais on ne se prononçait pas contre eux. Si dans ce moment il y eût eu dans la classe ouvrière un homme digne d’être opposé à M. Jules Guesde et capable de lui tenir tête en défendant les idées de réforme contre les idées de révolution, le prolétariat français serait sans doute orienté aujourd’hui dans une autre voie.

Mais tout conjurait pour les collectivistes. Ils étaient plus ardents, mieux armés pour la lutte : ils avaient un journal. Leurs adversaires n’en possédaient pas. Le Prolétaire, qu’ils se préparaient à faire paraître, aurait-il existé déjà que sans doute il n’aurait pas plus osé heurter de front l’Égalité que ses futurs rédacteurs n’osaient combattre résolument M. Guesde et consorts dans les groupes. C’est sur des questions incidentes que se manifestait l’opposition des deux partis, des collectivistes et des coopératistes. Ainsi M. Chabert soutenait l’inefficacité des grèves, mais il ne généralisait pas le débat. Il y avait contraste