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faire agir, qui les réduisait au rôle de lieutenants sous ses ordres. L’ancien bakouninien reparaissait en M. Brousse, qui soutenait que chacun devait être libre de se mouvoir dans la révolution et qu’une forte direction y était inutile. Toute cette propagande antiguesdiste se faisait en silence, avec une très grande habileté. M. Brousse minait son adversaire et ne l’attaquait pas. Il rendait hommage à son talent, mais « parmi ceux qu’il voulait tenir sous lui, il y avait d’autres hommes qui, peut-être, le valaient bien », etc… Les guesdistes ne connurent pas, jusqu’à la fin de 1880, la campagne menée contre leur chef par M. Brousse ni les germes de division semés dans le parti par l’ancien anarchiste.

C’est au commencement de 1881 qu’ils découvrirent le danger. Déjà il était grand, d’autant plus grand que M. Jules Guesde, par son intransigeance, avait froissé d’anciens amis à lui et préparé à M. Brousse des alliés.

Au mois d’octobre 1880, parut, à Lyon, un