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journal quotidien, l’Émancipation sociale[1], organe du parti ouvrier. Il vécut à peine deux mois. M. Guesde s’y trouva le collaborateur de M. Benoît Malon, qu’il avait connu en Suisse et qui avait été son collaborateur à l’Égalité. M. Benoît Malon est un homme fort instruit, sincère en ses opinions, ami de la liberté, tolérant, conciliant même. Personne n’est moins intransigeant que lui. À l’Émancipation, il aurait fait une campagne collectiviste, mais il eût aussi gardé certains ménagements, sinon pour les ennemis déclarés, au moins pour les « douteux », pour ceux dont on pouvait espérer la conversion. M. Guesde se fit dans les bureaux du journal le chien de garde de la pure doctrine absolue. Sous son influence, contre l’humeur de M. Benoît Malon, l’Émancipation fut un journal violent, agressif, intransigeant. M. Benoît Malon se trouva offensé de s’être laissé dominer par un

  1. L’Égalité disparut pour se fondre dans le nouveau journal.