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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/172

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qui croyaient que le bien porte en lui-même assez de séductions pour triompher tout seul, sans l’aide de la force.

Le socialisme, que nous venons de passer en revue ne ressemble en rien à celui-là : le socialisme allemand n’est pas larmoyant, il est exigeant ; il n’est pas idéaliste, il est matérialiste ; il n’implore pas, il revendique ; il ne part pas du cœur, c’est un dialecticien sec, un logicien sans émotion. Les douleurs du « pauvre peuple » lui sont parfaitement indifférentes. Sa raison d’être n’est pas dans la pitié que lui inspirent les maux de l’humanité, elle est dans la « science ». Le socialisme allemand, qui est aujourd’hui tout le socialisme, considère qu’il est le terme fatal de « l’évolution de l’humanité ». Il croit qu’il est dans la destinée, qu’il sera « l’effet final de toutes les causes antérieures ». Il a la foi non pas dans la justice, mais la foi dans la fatalité. Les penseurs du socialisme : Marx, Engels, Guesde, Brousse, Deville, Malon sont des hommes de