Page:Terrail - La France socialiste.djvu/173

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tête et non pas des hommes de cœur, dans le sens que prennent ces deux mots par leur opposition.

Matérialistes, ils parlent à l’homme de ses besoins immédiats, du droit qu’il a de les satisfaire, ils ne rêvent pas ; l’« au-delà » ne les préoccupe pas. Ils vivent dans le temps, dans le présent, sans mysticisme. C’est leur esprit qui les mène et ce n’est pas leur conscience. Ils vont devant eux, rigoureusement, prêts à faire des ruines, sans remords. C’est une dure race de logiciens, impitoyable, et qui ne demande pas de pitié ; jamais on ne les voit faire appel aux sentiments élevés, ils les traitent de billevesées. Ils ont peur de ces sentiments ; ils disent que c’est en les exploitant dans la classe ouvrière que les politiciens se sont toujours servi du prolétariat pour ensuite l’asservir. À peine quelques anarchistes, tels que Mlle Louise Michel, le prince Kropotkine, M. Elisée Reclus[1] ont gardé la physionomie

  1. Nous ne faisons aucune assimilation entre des