des premiers socialistes philanthropes. Chez ces anarchistes, il y a encore de l’attendrissement ; la raison ne les rend pas insensibles. La conception des anarchistes, dans laquelle chacun serait absolument libre, est une conception d’idéalisme bien plus séduisante, mais plus irréalisable que la conception allemande. Les socialistes allemands voient l’homme esclave de la machine, dont le service ne tolère pas de fantaisie. Si leurs notions du monde ne sont pas aussi scientifiques qu’ils le prétendent, du moins elles ne sont pas absurdes. S’ils méconnaissent l’humanité en négligeant l’égoïsme, qui est le grand meneur des hommes, du moins ils tiennent compte, dans une certaine mesure, des faits et des besoins sociaux. Ils laissent à l’homme autant de liberté que possible ; mais, autant qu’il est nécessaire, ils lui prennent
hommes de haute valeur comme M. Reclus et le prince Kropotkine et Mlle Louise Michel, qui est une femme assurément très respectable parce qu’elle est sincère, mais chez qui le mysticisme a dérangé peut-être l’équilibre des facultés cérébrales.