Page:Terrail - La France socialiste.djvu/233

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Il était de ce petit groupe d’étudiants que connut M. Jules Guesde à son retour de Suisse. Il fut le seul peut-être qui ne voulut pas subir l’ascendant du prêcheur collectiviste. Il s’isola, cherchant sa voie, envieux de l’ascendant que M. Guesde prenait sur ses camarades, l’accusant d’ambition, l’attaquant même dans son honneur. Un duel au pistolet marqua les commencements de la rivalité du chef des collectivistes avec le fondateur de l’anarchisme en France. M. Émile Gautier, quand se fit le groupement révolutionnaire du parti ouvrier, créa dans le Ve arrondissement un groupe anarchiste. Il fut aidé par M. Arsène Crié, un jeune homme qui n’avait pas les mêmes arrières-pensées que lui et qui entra dans l’anarchie sans calcul, parce que c’était le groupe « le plus avancé ». C’est pour le même motif que le parti anarchiste recruta à Paris deux ou trois cents ouvriers. Quelques-uns de ces pauvres gens, voyant les chefs guesdistes et possibilistes se disputer sans cesse, allèrent au groupe