Page:Terrail - La France socialiste.djvu/237

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chiste contient en quelques lignes l’exposé de leurs tendances politiques :

Les anarchistes, conséquents avec eux-mêmes, avec leurs revendications et leurs espérances, renient absolument la religion du bulletin de vote, et, loin de considérer le suffrage universel comme une panacée, comme un instrument d’émancipation, ils y voient, au contraire, un odieux instrument de domination, la plus grande mystification du siècle !

Le suffrage universel, en effet, n’est, au fond, que le droit de choisir nous-mêmes nos maîtres, de désigner la sauce à laquelle nous préférons être mangés.

Ne donnons donc pas à notre misérable condition, à notre infériorité subie, le caractère inexpiable d’une servitude volontaire, d’une misère acceptée, consentie, VOTÉE !!!

Ce n’est pas à nous de choisir des verges pour nous fouetter…

Voilà pourquoi les anarchistes sont partisans de l’abstention ; voilà pourquoi ils prêchent la grève électorale.

Entendons-nous !

Il ne s’agit pas de l’abstention stérile et lâche qui consiste à ne rien faire, et à tendre docilement le cou au joug et les mains à la férule.

Notre abstention s’arrête au bord des urnes.

Elle ne nous empêche pas de nous mêler à l’agitation électorale, mais seulement pour en démontrer l’inanité, pour préconiser nos idées et faire au tribunal de la foule le procès de tous les candidats et de toutes les candidatures.