Aller au contenu

Page:Terrail - La France socialiste.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la Commune. — Ces hommes se sont rencontrés, ce sont les syndicaux, et ils viennent de tenir leur Congrès.

Par cela même que, pour eux, la Révolution est une lutte incessante sur tous les points où elle peut être portée, les communeux ne nient pas la nécessité et la valeur du mouvement qui produit : chambres syndicales, caisses et sociétés de résistances, grèves, unions de métiers, etc. Loin de là, ils y voient les armes défensives du travail opprimé dans sa lutte de chaque jour ; ils y voient la manifestation de la conscience grandissante qu’a le travailleur de son existence comme classe, de son oppression et de sa volonté de délivrance ; ils y voient le commencement, le point de départ de cette organisation de combat, qui, mettant la force entre les mains du prolétariat, seule peut lui assurer la victoire par la lutte efficace, décisive : la lutte armée.

Mais quand les initiateurs de ce mouvement viennent proposer comme but, comme solution, ce qui n’est qu’une nécessité, un premier pas, un point de départ, on est en droit de leur demander d’où ils viennent, qui ils sont, ce qu’ils veulent, et c’est un devoir de les démasquer.

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils datent ces étireurs de formules filandreuses, embourbés dans les doctrines informes des charlatans économistes et qui se croient grands hommes parce que, comme leurs modèles, ils couvrent le vide de leurs idées du galimatias de leurs discours[1]. Nous les connaissons, nous

  1. Banquet syndical. — Le cit. Chabert : « Vous avez, nous disent nos ennemis, quelque capacité économique. »