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Page:Terrail - La France socialiste.djvu/359

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la société, même des plus fortunés. Par conséquent ils font appel à la société tout entière sans distinction, ou plutôt ils s’adressent de préférence à la classe régnante. Car il s’agit seulement de comprendre leur système pour reconnaître aussitôt que c’est le meilleur de tous les plans possibles de la meilleure des sociétés possibles.

Ils repoussent donc toute action politique et surtout toute action révolutionnaire ; ils cherchent à atteindre leur but par des moyens paisibles et essayent de frayer un chemin au nouvel évangile social par la force de l’exemple, par des expériences en petit qui nécessairement sont condamnées à l’insuccès.

La peinture fantastique de la société future, dans une période où le prolétariat, peu développé encore, envisage sa propre position d’une manière fantastique, correspond aux premières aspirations prophétiques et indéfinies des ouvriers vers une complète transformation de la société.

Mais les écrits socialistes et communistes renferment aussi des éléments critiques. Ils attaquent la société existante à ses bases. Ils ont fourni, par conséquent, dans leur temps, des matériaux d’une grande valeur pour l’instruction des ouvriers. Leurs propositions positives relatives à la société future telle que la fusion de la ville et de la campagne, l’abolition de la famille, du gain privé et du travail salarié ; la proclamation de l’harmonie sociale, de la transformation de l’Etat en une simple administration de la production ; toutes ces propositions ne font qu’exprimer la disparition de l’antagonisme des classes ; antagonisme qui commence seulement à se dessiner, et dont les faiseurs de systèmes ne connaissent encore que la pre-