Page:Terrail - La France socialiste.djvu/46

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vite et ils apprirent mal. Ils ne virent de la civilisation occidentale que la surface. Ce qui apparaît tout d’abord dans une société n’est pas ce qu’elle contient de meilleur. Ils prirent nos modes, nos coutumes, nos usages, ceux de la haute société française du xviiie siècle, celle qui les attira, celle qui les séduisit par son éclat et par sa politesse, par son raffinement de civilisation en décadence.

Cette superposition sur un fonds de barbarie d’une couche de civilisation a fait cette race russe contemporaine, pleine de contraste, policée, instruite, curieuse de toutes choses, de relations mondaines si agréables, et brutale, féroce même, sadique en ses plaisirs. Celui qui a écrit que si on grattait le Russe on trouvait le Cosaque ne s’est pas trompé. Le Russe est toujours un barbare, brave, songeur, imaginatif, méprisant la mort comme tous les barbares, mais comme eux perfide, défiant, vaniteux, rude, cruel, sans moralité.

On trouve en Michel Bakounine tous les