neur. Des inconnus dans les usines, dans les ateliers commencèrent, dès le lendemain de l’écrasement de la Commune, à parler entre eux de l’amélioration sociale. Les doctrinaires du socialisme étaient en exil ; il ne paraissait aucun journal socialiste à Paris, ni en France. Les ouvriers étaient trop pauvres pour acheter des livres ; aussi bien ils n’auraient pas su où les trouver, car la librairie socialiste n’était pas plus libre que le journalisme socialiste[1]. Sans communication avec les novateurs, impuissants à innover par eux-mêmes, les ouvriers retournèrent aux anciens systèmes dont on leur avait parlé sous l’Empire ; ils furent mutuellistes ou coopératistes.
Leurs projets étaient réformistes et non pas révolutionnaires. Ce qu’ils demandaient, c’était des lois que la société actuelle peut accor-
- ↑ Le manifeste communiste de 1847 et le Capital de Marx n’étaient pas encore traduits en français. Il n’y avait donc pas de cours de socialisme scientifique français. Les adeptes français ignoraient les ouvrages des penseurs étrangers.