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LA FRANCE SOCIALISTE

l’Homme[1]. Dans ce journal, il s’était prononcé pour la Commune insurgée de Paris. Ces délits de plume lui valurent une condamnation à cinq ans de prison. Il s’enfuit de France, préférant attendre la prescription de sa peine pendant cinq ans d’exil.

M. J. Guesde se réfugia en Suisse, à Genève, où il fonda une section internationaliste. Il n’avait pas jusqu’alors fait partie de l’Internationale. Il y entra au fort de la querelle des anarchistes (Bakounine) et des marxistes (Outine). M. Guesde et ses amis furent sollicités d’entrer dans la fédération des sections anarchistes ; ils refusèrent. Mais ils ne se soumirent pas non plus à l’autorité absolue du conseil général, à la dictature de Karl Marx[2].

Leur indépendance ne fut goûtée ni des marxistes qui les blâmèrent solennellement en

  1. M. Ballue se sépara de M. Jules Guesde en 1871 pour ne pas s’associer à sa campagne révolutionnaire.
  2. La section guesdiste se déclara partisan de la souveraineté de l’Internationale réunie en congrès, c’est-à-dire du gouvernement par la loi des majorités.