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À la fin de 1877, le gouvernement du 16 Mai ayant supprimé le Radical, où M. Guesde faisait sa campagne collectiviste, celui-ci résolut avec ses premiers disciples de fonder un journal exclusivement socialiste, théorique et militant. Ils l’appelèrent l’Égalité. Le rédacteur en chef était M. Jules Guesde ; il avait pour collaborateurs MM. Émile Massard, Gabriel Deville, Gerbier,[1] Oudin.

L’Égalité annonça, dès son apparition, qu’elle avait pour correspondants : en Allemagne, MM. Bebel et Liebknecht, députés au Reichstag ; en Belgique, le docteur César de Pæpe ; en Espagne, M. Émile Digeon, l’homme de la commune de Narbonne[2] ; en Italie,

  1. Gerbier était le pseudonyme de M. Girard, aujourd’hui professeur de droit à la Faculté de Montpellier.
  2. M. Émile Digeon est aujourd’hui anarchiste ; c’est un de ces révolutionnaires qui semblent surtout aimer, dans la révolution, le désordre. Il ne devait pas longtemps sympathiser avec les doctrinaires du socialisme allemand. Il cessa de sympathiser avec eux dès qu’il fut près d’eux. M. Digeon appartient à cette catégorie d’hommes dont Proud’hon a dit qu’ils étaient plus haïssables que les bourreaux. C’est un martyr par vocation. Il est toujours indi-