Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/161

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XIX. Poursuivons. Si tu as lu dans le Psalmiste : « Le Seigneur a régné du haut du bois ; » j’attends l’explication de ce texte. Répondras-tu qu’il s’agit probablement, de quelque roi des Juifs terminant ses jours sur un gibet, et non pas du Christ qui a régné en triomphant de la mort par la passion de la Croix ? Quoique a la mort ait régné depuis Adam jusqu’à Jésus-Christ ; » pourquoi, ne dirait-on pas que le Christ a régné par le bois, depuis qu’en mourant sur le bois de la Croix, il a fermé les portes de la mort ? « . Un enfant nous est né ; un fils nous a été donné, » s’écrie encore dans le même sens le prophète, Mais qu’y a-t-il là de nouveau, s’il ne désigne pas le Fils de Dieu qui porte « . sur ses épaules le signe de sa domination ? » Parle ! où est le monarque qui. porte sur ses épaules le signe de la domination, au lieu d’un diadème sur sa tête, ou d’un sceptre à sa main, ou de quelque marque distinctive dans ses habits ? Mais le roi nouveau des âges nouveaux a seul porté sur ses épaules la puissance d’une nouvelle gloire et la preuve de sa grandeur. c’est-à-dire la croix, afin que, conformément à la prophétie précédente, « il régnât par le bois. »

Jérémie nous indique encore ce bois lorsqu’il l’ait parler ainsi les Juifs : « Venez, rassemblons-nous ! Jetons le bois sur son pain ! » c’est-à-dire sur son corps ; car telle est l’interprétation que Dieu a donnée lui-même à ce passage, jusque dans votre Evangile, où « il nomme son corps du nom de pain, » afin de vous apprendre qu’il a figuré son corps par ce même pain que le prophète avait jadis figurément nommé son corps, mystère que le Seigneur lui-même s’apprêtait à éclaircir dans la suite ! Te faut-il d’autres preuves ? ouvre le Psaume vingt et unième, contenant toute la Passion du Christ, chantant d’avance sa gloire : « Ils ont percé mes pieds et mes mains. » Voilà bien le supplice de la Croix ! Il n’est pas moins clair quand il invoque le secours de son Père : « Sauvez-moi de la gueule du lion ; » de la mort, veut-il dire ; « , détournez de