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XIV
VIE DE TERTULLIEN.


sous forme de propositions, et sans les accompagner d’aucune réflexion, qui les réfute, parce que les unes prit été condamnées depuis par l’Église, et que les autres n’étant que des opinions locales, n’eurent jamais grand retentissement.

ERREURS DE TERTULLIEN.
— Le Saint-Esprit a été donné aux Apôtres ; mais il n’avait pas entièrement formé, ni enseigné l’Église par leur ministère : il s’était réservé des vérités plus capitales. La manifestation de ces vérités devait avoir lieu par Montan ou le Paraclet, dernier Messie qui achèverait la révélation.

— Les secondes noces sont un véritable adultère.

— Il y a des péchés irrémissibles : de ce nombre sont l’apostasie, l’adultère, la fornication.

— Fuir la persécution est un crime. Il vaut mieux renoncer à la foi dans les tourments que la conserver par la fuite.

— Les anges rebelles ont péché avec les femmes des hommes.

— L’âme a un corps sui generis ; elle est mâle ou femelle ; elle a les trois dimensions, longueur, largeur, profondeur ; elle a des membres particuliers, une forme et une configuration en harmonie avec celles du corps humain ; elle est palpable, transparente, de couleur aérienne. — Toutes les âmes sortent l’une de l’autre par une espèce de propagation, sans que chacune soit formée par une création nouvelle.

— Dieu a un corps, parce que rien ne peut exister s’il n’est corps. Saint Fulgence reproche à Tertullien ce déplorable égarement. Saint Augustin, néanmoins, dit que le prêtre de Carthage entend, par le mot de corps, l’être et la substance propres à chaque chose, et qu’il n’y avait pas d’apparence qu’il fût assez insensé pour croire que Dieu fût passible, lui qui avait si bien remarqué que tout corps était susceptible de passibilité.

— Les âmes des bons et des méchants sont retenues dans les