Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/309

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aux anges, et enfants de Dieu ainsi que de la résurrection. »

Puisque le sens de la réponse doit se rapporter au sens de la demande, si le sens de la demande se complète par le sens de la réponse, la réponse du Seigneur ne peut avoir d’autre signification que celle qui détermine la question. Tu as d’une part le temps, où le mariage est permis, et l’éternité, où le mariage n’existe plus, discutés non pas en eux-mêmes, mais à cause de la résurrection. De l’autre, tu as la confirmation de la résurrection elle-même et tout ce que les Sadducéens cherchaient à connaître, en interrogeant le Seigneur, mais non pas sur un Dieu inconnu, ni sur les droits du mariage dont il fut l’instituteur. Que si tu fais répondre le Christ à tout autre chose qu’à l’objet de l’interrogation, qu’arrive-t-il ? Tu nies qu’il ait pu répondre aux difficultés qu’on lui proposait, pris aux piéges de la sagesse des Sadducéens.

Le principe établi, je réfuterai par surcroît quelques objections qui touchent à cette matière. Pervertissant à dessein les Ecritures, les hérétiques lisent ainsi : « Ceux que le dieu de ce siècle a jugés dignes, » rattachant ainsi de ce siècle à Dieu, afin que le dieu de ce siècle devienne un antre dieu. Il fallait lire, au contraire : « Ceux que Dieu a jugés dignes, » en établissant une ponctuation après Dieu, pour que de ce siècle se rapporte à ce qui vient après ; en d’autres termes, à ceux que Dieu a jugés dignes d’entrer en possession de ce siècle et de ressusciter. Encore un coup, la controverse ne roulait point sur Dieu ; il s’agissait uniquement de l’existence du siècle à venir. A qui cette femme appartiendra-t-elle dans ce siècle après la résurrection ?

Ils ne dénaturent pas moins la réponse du Sauveur sur le mariage lui-même. A les entendre, ces paroles : « Les enfants de ce siècle épousent des femmes, et les femmes des maris, » s’appliquent aux hommes du Créateur, qui permet le mariage ; mais eux que le dieu de ce siècle, c’