Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/411

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homme véritable ;) « en paraissant tel qu’un homme, » (mais non dans une substance et une chair réelles :) comme si la figure, la ressemblance et l’image n’étaient pas inséparables de la vérité de la substance. Heureusement pour nous, l’Apôtre appelle ailleurs Jésus-Christ « l’image du Dieu invisible. » Paul exclut-il ici la divinité de celui qu’il appelle l’image de Dieu ? Alors le Christ ne sera pas plus un dieu réel qu’il n’est un homme avec une chair et un corps réels. Il faut nécessairement exclure de part et d’autre la réalité, si ces mots d’image, de figure, de ressemblance sont légitimement attribués à un fantôme. Marcion avoue-t-il qu’il n’en est pas moins un dieu véritable, quoique l’Apôtre le nomme l’image de Dieu ? Dès-lors, qu’il le reconnaisse pour un homme véritable, sous ces appellations d’image et de ressemblance. « Il a été trouvé homme véritable, » dit Paul. Trouvé ! ce mot avait son intention ; il signifie la réalité de la substance humaine ; car on ne trouve que ce qui existe. Il est donc dieu par sa puissance, de même qu’homme par sa chair. Paul, d’ailleurs, n’eût pas dit « qu’il s’était soumis à la mort, » s’il n’avait été dans une substance mortelle. Il y a mieux ; il ajoute : « à la mort de la croix. » Il n’exagère point la cruauté du supplice pour relever le mérite de l’obéissance. L’obéissance, l’Apôtre ne l’ignorait pas, n’eût été qu’imaginaire dans un fantôme qui pouvait bien tromper la mort, mais non la subir, et se jouer dans les prestiges de la passion plutôt que faire preuve de force. « Ce qu’il considère plus haut comme un avantage, la gloire de la chair, la marque de la circoncision, une origine et un sang hébreu, le litre de la tribu de Benjamin, la robe blanche du pharisaïsme, toutes les qualités enfin qu’il énumère précédemment et qui lui semblent perte et dommage, » il les applique à l’aveuglement des Juifs, et non au Dieu créateur, « Abjection que tout cela ! s’écrie-t-il plus loin, au prix de la connaissance de Jésus-Christ, » et non pas de la répudiation du Dieu créateur. « Trouvé, ajoute-