Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/449

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à lui qu’ils se rapportent même à ceux qui croient en lui. Si donc ils s’adressent à lui, pourquoi n’eu serait-il pas ainsi des précédents ? Car tu ne peux les diviser, ni attribuer ceux-ci au Christ, ceux-là aux autres hommes, toi qui ne nies pas dans le Christ la double substance de l’esprit et de la chair.

D’ailleurs, s’il y a eu une chair et un esprit, lorsqu’il s’exprime sur la qualité des deux substances qu’il porte, l’on ne peut soutenir qu’ici il ait voulu parler de son esprit, et là qu’il n’ait point voulu parler de sa chair. Ainsi, puisqu’il provient de l’Esprit de Dieu et que l’Esprit est Dieu, il est Dieu né de Dieu, et homme engendré dans la chair, par la chair de l’homme.

XIX. Mais que signifie donc, « Qui ne ? ont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. « Je me servirai de ce passage lorsque j’aurai confondu ceux qui le corrompent. Ils prétendent qu’il est ainsi écrit : « Il n’est né ni du sang, ni de la volonté de la chair, ni de celle de l’homme, mais de Dieu ; » comme si l’Evangile désignait ceux qui plus haut croyaient en son nom, afin de montrer l’existence de cette mystérieuse semence qui fait les élus et les spirituels, ainsi qu’ils se l’imaginent. Mais comment admettre ce sens, puisque tous ceux qui croient dans le nom du Seigneur naissent en vertu de la loi commune de la nature, du sang et de la volonté de la chair, ainsi que de celle de l’homme, à commencer par Valentin lui-même ? Ainsi, quand il est écrit au singulier, comme s’appliquant au Seigneur : « Et il est né de Dieu, » rien de plus juste, parce qu’il est le Verbe de Dieu, et avec le Verbe l’Esprit de Dieu, et avec l’Esprit la Vertu de Dieu, et enfin tout ce par quoi le Christ est Dieu. Mais, considéré dans sa chair, il n’a rien du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, parce que c’est de la volonté de Dieu que le Verbe a été fait chair. L’exclusion formelle de notre naissance retombe sur la chair, mais non sur le Verbe,