Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/513

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le rétablissement de l’homme tout entier, puisque la faculté qui meurt en lui, le Seigneur la sauve, et que la faculté impérissable, le Seigneur ne l’anéantit pas. Oui doutera encore de la conservation de l’une et de l’autre substance, puisque l’une obtient le salut, et que l’antre ne le perd pas ? Toutefois le Seigneur ne laisse pas de nous exprimer cette vérité : « Je suis descendu du ciel, dit-il, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » Laquelle ? je le prie. « Que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. » Qu’avait reçu de son Père Jésus-Christ, sinon la substance qu’il avait revêtue, l’humanité, ce composé de chair et d’âme ? Il ne laissera donc périr ni l’un ni l’autre de ce qu’il a reçu ; que dis-je ? pas une parcelle de l’un et de l’autre, à plus forte raison peu de chose. Que si la chair est peu de chose, il ne la laissera donc pas périr, puisqu’il n’en laissera pas périr peu de chose. Il n’en laissera non plus rien périr, parce que rien de ce qu’il a reçu ne périra. Or, s’il ne ressuscite pas aussi la chair au dernier jour, il souffrira que périsse aussi non pas une légère partie de l’homme, mais j’allais presque dire l’homme tout entier, à cause de l’excellence de la chair.

Quand il insiste encore : « C’est la volonté de celui qui m’a envoyé, que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour ; » il établit la plénitude de la résurrection, puisqu’il distribue à chaque substance la récompense du salut appropriée à ses fonctions, à la chair par laquelle le Fils s’était rendu visible, et à l’âme par laquelle la foi croyait en lui.

La promesse de cette résurrection, diras-tu, regardait donc ceux qui voyaient le Christ ? Eh bien ! qu’il en aille ainsi, pourvu que la même espérance descende jusqu’à nous. Car, si les opérations de la chair et de l’âme ont été si avantageuses à ceux qui voyaient, et qui croyaient parce qu’