suite de cette transformation, elle deviendra semblable aux anges.
Que, si la chair ne doit être changée que dans ceux qui seront trouvés vivants, « afin que ce qu’il y a de mortel en eux soit absorbé par la vie, » donc ceux qui seront trouvés morts n’obtiendront point la vie, privés qu’ils sont, de la matière, et, pour ainsi parler, de l’aliment de la vie, c’est-à-dire de la chair. Ou bien il faut de toute nécessité que les morts reprennent aussi la chair, afin que ce qu’il y a de mortel en eux soit aussi absorbé par la vie, s’ils ont à obtenir la vie.
—- Mais ce qu’il y a de mortel dans les morts, répliques-tu, aura déjà été absorbé par la vie.
—- Non pas dans tous. Combien s’en rencontrera-t-il de nouvellement morts, cadavres d’hier, dans lesquels rien encore n’aura été absorbé ? Car par absorbé, tu entends ce qui a disparu, ce qui est anéanti, ce qui ne peut plus tomber sous les sens, enfin ce qui a cessé absolument d’être visible. Ainsi, d’antiques cadavres de géants dont, la charpente osseuse vit encore ne seront pas certainement absorbés. J’ai déjà traité ailleurs de cette matière. Mais je dois rappeler que dernièrement dans cette ville[1], lorsque l’on jetait les fondements sacrilèges de l’Odéon[2] sur d’antiques sépultures, le peuple contempla avec effroi des ossements encore humides, quoique déposés là depuis cinq cents ans, et des cheveux qui avaient gardé leur parfum. Il est constant non-seulement que les os se conservent, mais que les dents demeurent sans se corrompre, double semence du corps qui revivra par la résurrection.