Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 1.djvu/527

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En dernier lieu, quand moine ce qu’il y a de moi loi serait alors absorbé dans tous les morts, ce serait la mort, ce serait le temps, ce seraient les siècles qui l’auraient absorbé ; l’eût-il été par la vie, par ce vêtement de gloire, par ce poids d’immortalité ? Or, déclarer que ce qu’il y a de mortel en eux a été absorbé, c’est le nier pour les autres. Après tout, cette absorption ne peut être opérée que par la puissance divine et non par les lois de la nature. Conséquemment, puisque ce qu’il y a de mortel doit être absorbé par la vie, la nécessité veut de toute manière qu’il se représente pour être absorbé, et qu’il soit absorbé pour être changé. Si tu conviens qu’il faut allumer le feu, tu ne peux pas accorder d’une part et de l’autre nier la nécessité de ce qui l’allume. Ainsi, quand l’Apôtre ajoute : « Si, quoique dépouillés, nous ne sommes pas trouvés nus, » en parlant de ceux que le jour du Seigneur ne surprendra ni dans la vie, ni dans la chair, il n’a pu dire que ces hommes, quoique dépouillés, n’étaient pas nus, que dans le sens qu’ils seront revêtus de la même substance dont ils avaient été dépouillés. En effet, ils seront trouvés comme nus dans l’absence de cette chair qu’ils avaient déposée, ou mise en pièces, ou usée par le temps. La disparition de la chair est une sorte de nudité. Ensuite ils la reprendront, afin qu’après l’avoir revêtue ils puissent revêtir par-dessus celle chair un vêtement d’immortalité. Il n’y a que celui qui est déjà vêtu qui puisse revêtir pardessus.

XLIII. Conséquemment, quand il dit : « Nous sommes donc toujours pleins de confiance ; et comme nous savons que, pendant que nous habitons dans ce corps, nous sommes éloignés du Seigneur et hors de notre patrie, parce que nous marchons vers lui par la foi, et que nous ne le voyons pas encore à découvert, » il est manifeste que ces paroles ne sont pas une insulte adressée à la chair, comme si elle nous séparait du Seigneur. L’Apôtre nous exhorte par ces mots à dédaigner la vie présente, parce que,