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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/232

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fabrication des idoles ou ce qui les concerne, et que d’ailleurs bon nombre d’objets sont communs aux idoles ainsi qu’aux hommes, nous devons encore prendre garde qu’on ne demande à nos mains quelque objet que nous savons destiné au culte des idoles. Que si nous nous rendons sans recourir aux précautions usitées, je ne crois pas que nous soyons purs de toute contagion idolâtrique, puisque nous mettons, avec connaissance de cause, notre travail au service des démons et des honneurs qui leur sont rendus.

IX. Parmi les diverses industries, nous remarquons, encore certaines professions qui ont une tendance vers l’idolàtrie. Quant aux astrologues, il n’en faudrait pas même parler ; mais comme l’un d’eux m’a provoqué, il y a peu de jours, en essayant de justifier l’exercice de cette profession dans laquelle il demeure, j’en loucherai quelques mots. Je ne dirai pas que c’est adorer les faux dieux que d’inscrire leurs noms dans le ciel, et de leur attribuer la toute-puissance de Dieu, parce que les hommes en concluent qu’il ne faut plus s’adresser à Dieu du moment que nos destinées sont immuablement réglées par les astres. Je soutiens une seule chose : ce sont les anges rebelles à Dieu et livrés à l’amour des femmes qui ont inventé ces vaines sciences ; voilà pourquoi ils ont été condamnés par Dieu. O sentence divine, qui a son retentissement jusque sur la terre, et à laquelle l’ignorance elle-même rend témoignage. Les astrologues sont chassés de même que leurs anges ; Rome et l’Italie sont interdites aux astrologues, comme le ciel le fut à leurs anges : le châtiment de l’exil frappe à la fois et les maîtres et les disciples.

— Mais « les mages et les astrologues nous sont venus » de l’Orient. » -Nous savons quels rapports unissent la magie à l’astrologie. Les interprètes des étoiles lurent les premiers qui annoncèrent la naissance du Christ, les premiers qui lui apportèrent des présents. A ce titre, j’imagine, ils se sont rendu le Christ favorable. Mais qu’en résulte-t-il ? Faudra-t-il en conclure que la religion de ces