Quand même un pareil homme chasserait le démon, qu’il ne se rassure par sur sa foi, car ce n’est pas un ennemi qu’il a expulsé ; il a dû obtenir aisément cette condescendance d’un ami qu’il nourrit tous les jours. Ainsi, point d’art, point de profession, point de négoce favorable au service ou à la fabrication des idoles, qui ne soit enveloppé dans la condamnation de l’idolâtrie, à moins que par idolâtrie nous n’entendions tout autre chose que le service des idoles.
XII. C’est alléguer mal à propos les nécessités humaines que de dire, après les engagements de la foi : « Je n’ai pas de quoi vivre. » D’abord, proposition irréfléchie que je puis pleinement réfuter en vous répondant : Vous y songez trop tard. Il fallait réfléchir auparavant, à l’exemple « de ce prudent architecte qui suppute d’avance la dépense nécessaire, pour n’avoir pas la honte d’abandonner ensuite l’édifice qu’il a commencé. » D’ailleurs vous avez la parole du Seigneur, et des exemples qui vous ôtent tout prétexte. Que dites-vous donc ? Je serai pauvre ! Mais le Seigneur a dit : « Heureux les pauvres ! » - Je n’aurai pas de quoi manger ! — Mais il est écrit : « Ne vous mettez pas en peine de vos aliments. » Pour le vêtement, nous avons l’exemple des lis. — J’avais besoin d’argent ! — Mais il faut vendre « tous ses biens et en distribuer l’argent aux pauvres. » - Je me dois à mes enfants, à ma famille. — « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est point propre au royaume de Dieu. » ne suis qu’un ouvrier aux gages de qui le paie. — « Personne ne peut servir deux maîtres à la fois. Si vous voulez être le disciple du Seigneur, portez votre croix et suivez le Seigneur, » c’est-à-dire supportez la misère, la tribulation, ou seulement votre corps qui est une espèce de croix. « Parents, époux, enfants, il faut tout abandonner pour Dieu. » Eh quoi ! vous hésitez à renoncera votre industrie, à votre trafic, à votre profession, à cause de vos enfants et de vos parents ? Mais il nous a été enseigné qu’