Aller au contenu

Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il fallait tout abandonner, famille, affaires, profession, pour suivre le Seigneur. « Lorsque Jacques et Jean, appelés par le Seigneur, quittèrent leur père et leur barque ; lorsque Matthieu se leva sur-le-champ de son comptoir ; lorsqu’enfin la foi trouva qu’ensevelir son père c’était un retard, » en est-il un seul qui ait répondu à l’appel du Seigneur : « Je n’ai pas de quoi vivre ? » La foi ne craint pas la faim. La faint, elle ne l’ignore pas, doit être affrontée pour l’amour de Dieu comme tout autre genre de mort. Elle a appris à ne pas se mettre en peine de la vie, à plus forte raison de la nourriture. Où se rencontre cette perfection ? Mais « ce qui » est difficile aux hommes « est facile avec Dieu. » Espérons en la mansuétude et en la clémence de Dieu, afin que les nécessités de la vie ne nous entraînent pas jusqu’aux limites de l’idolâtrie.

XIII. Evitons plutôt le souffle de cette peste, même du plus loin que nous le pourrons, non-seulement dans les choses que nous avons nommées, mais encore dans toute la série des superstitions humaines, qu’elles soient consacrées à des dieux, à des morts ou à des rois, parce qu’elles appartiennent aux mêmes esprits immondes, tantôt par des sacrifices et des sacerdoces, tantôt par des spectacles et d’autres jeux semblables, tantôt par des jours de fête. Mais que parlé-je des sacrifices et des sacerdoces ? Quant aux spectacles et aux divertissements de cette nature, ils ont eu leur traité spécial. Il s’agit maintenant de dire un mot des fêtes et des autres solennités extraordinaires auxquelles nous assistons, soit par plaisir, soit par pusillanimité, communiquant ainsi avec les nations dans des rites idolâtriques, contre les prescriptions de la foi. J’examinerai d’abord ce point : est-il permis à un serviteur de Dieu de communiquer avec les païens, en participant soit à leurs vêtements, soit à leurs nourritures, soit enfin à leurs divertissements quels qu’ils soient ? « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent ! » Ainsi parle l’Apôtre quand il exhorte ses frères à la concorde ; mais