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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/300

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beaucoup plus certain que l’apothéose de Romulus, dont vous n’avez que des Proculus pour garants. Pilate, chrétien dans le cœur, rendit compte de ces événements à l’empereur Tibère. Les Césars auraient cru au Christ s’ils n’avaient pas été nécessaires au monde, ou s’ils avaient pu être Césars et Chrétiens tout ensemble. Les apôtres, fidèles à leur mission, se partagèrent l’univers, et après avoir beaucoup souffert des Juifs soulevés contre la religion du Christ, avec ce courage et cette confiance que donne la vérité, ils répandirent le sang chrétien à Rome durant la persécution de Néron.

Nous vous produirons des témoins irréprochables de la divinité du Christ, ceux même que vous adorez : et c’est un argument bien fort, je pense, que d’employer, pour vous faire croire les Chrétiens, ceux même qui vous empêchent de les croire.

En attendant, voilà un ensemble de ce que nous sommes. Nous avons produit l’origine de notre religion, et de notre nom, en faisant connaître son auteur. Que personne ne cherche plus dès-lors à nous décrier, et ne pense autre chose de nous que ce qui est : il n’est pas permis de mentir sur le fait de sa religion. En disant que l’on adore ce que l’on n’adore pas en effet, on renie le véritable objet de son culte ; on abjure sa religion, en transportant à un autre les honneurs divins. Oui, nous le confessons, nous le proclamons à la face du monde, jusqu’au milieu de vos tortures, mis en lambeaux, couverts de notre sang, nous confessons hautement que nous adorons Dieu par le Christ. Croyez-le un homme, si vous voulez ! c’est par lui, c’est en lui que Dieu veut être connu et adoré.

Je répondrai aux Juifs que c’est par le ministère d’un homme, de Moïse, qu’ils ont appris eux-mêmes à connaître Dieu. Je répondrai aux Grecs, qu’Orphée dans la Thrace, Musée à Athènes, Mélampe à Argos, Trophonius dans la Béotie, avaient leurs initiations et leurs mystères. Faut-il arriver jusqu’à vous, ô maîtres du monde ? Numa, qui n’