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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/370

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XXVII. Il n’est donc pas croyable que les Apôtres aient ignoré quelque chose de la plénitude de la doctrine qu’ils étaient chargés de prêcher. Mais peut-être que les Églises ne l’auront pas entendue ; car il n’est point de chicanes auxquelles nous ne soyons exposés de la part des hérétiques. Il est certain, disent-ils, que les Églises ont été reprises par l’Apôtre. « Ô Galates insensés ! s’écrie-t-il, qui vous a donc aveuglés ?… Vous couriez si bien, qui vous a arrêtés ?… » Et dès le début de l’Épître : « Je m’étonne que vous ayez abandonné si tôt celui qui vous a appelés à sa grâce, pour suivre un autre évangile ! » Il écrit aux Corinthiens, qu’ils sont encore charnels ; que c’est pour cela qu’il ne leur donne que du lait, et qu’ils ne sont pas en état de prendre une nourriture solide ; qu’ils se flattent de savoir quelque chose, tandis qu’ils ne savent pas même comment il faut savoir. Nous convenons que ces Églises ont été reprises : mais n’y a-t-il pas lieu de présumer qu’elles se sont corrigées ? D’ailleurs, nous les voyons aujourd’hui unies de communion avec les Églises dont l’Apôtre loue la foi, la science et la conduite, et pour lesquelles il rend grâces à Dieu.

XXVIII. Supposons, si vous voulez, que toutes les Églises se soient trompées ; que l’Apôtre lui-même se soit trompé en leur rendant témoignage ; que le Saint-Esprit n’ait eu soin d’instruire de la vérité aucune des Églises, lui que Jésus-Christ avait envoyé, avait demandé à son Père pour être le docteur de la vérité ; supposons que le ministre de Dieu, le vicaire de Jésus-Christ, ait oublié totalement les fonctions qu’il avait à remplir, laissant les Églises croire et entendre tout autre chose que ce qu’il avait enseigné lui-même par l’organe des Apôtres, est-il vraisemblable que tant et de si nombreuses Églises se soient réunies pour la même erreur ? Où doit se rencontrer une diversité si prodigieuse, la parfaite uniformité ne saurait régner ; l’erreur aurait nécessairement varié. Non, ce qui se trouve le même parmi un très-grand nombre n’est point erreur,