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Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/383

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grande licence. Mais où ne craint-on pas Dieu, sinon là où il n’est point ? Où Dieu n’est point, la vérité n’est pas non plus ; et où la vérité n’est pas, on doit voir de telles sectes. Où Dieu est, au contraire, là se trouve la crainte de Dieu, qui est le commencement de la sagesse ; où est la crainte de Dieu, se trouvent l’honnête gravité, l’exactitude scrupuleuse, le soin vigilant, le choix éclairé, la communication réfléchie, l’élévation méritée, la soumission religieuse, le service fidèle, la modestie en public, une Église unie, et Dieu partout.

XLIV. Cette ferme et vertueuse discipline est une dernière preuve de la vérité de notre croyance. On demeurera inviolablement attaché à cette croyance, si l’on se souvient du jugement futur, où nous comparaîtrons tous au pied du tribunal de Jésus-Christ, pour y rendre compte de tout, et en particulier de notre foi. Que répondrez-vous alors, vous qui aurez souillé par le commerce adultère de l’hérésie cette foi vierge que Jésus-Christ vous avait confiée ? Direz-vous, pour vous excuser, que ni lui ni ses Apôtres n’avaient annoncé ces doctrines perverses pour les derniers temps, et ne vous avaient ordonné de les fuir et de les détester ? Reconnaissez de bonne foi que vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-mêmes, et nullement à ceux qui vous avaient prévenus si long-temps auparavant. Mais vous ne manquerez pas de prétextes pour relever l’autorité des docteurs de l’hérésie. Ils avaient donné, direz-vous, les plus éclatantes preuves de leur mission ; ils avaient guéri les malades, ressuscité les morts, prédit l’avenir, en sorte qu’on ne pouvait douter que ce ne fussent de vrais Apôtres. Comme s’il n’était pas écrit qu’il viendrait plusieurs séducteurs qui feraient des prodiges pour prouver une doctrine fausse et pernicieuse. Apparemment que vous obtiendrez grâce, tandis que ceux qui se seront souvenu des oracles du Seigneur et de ses Apôtres, et qui auront persévéré dans la foi orthodoxe, courront risque de leur salut. J’avais annoncé, il est vrai, leur dira le Seigneur,