Aller au contenu

Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il viendrait des maîtres du mensonge en mon nom, au nom de mes Prophètes et de mes Apôtres. J’avais ordonné à mes disciples de répéter les mêmes prédictions. J’avais confié à mes Apôtres mon Evangile et le Symbole de la foi ; mais comme vous refusiez de croire, il m’a plu ensuite d’y faire des changements. J’avais promis la résurrection de la chair, mais j’ai craint de ne pouvoir pas accomplir ma promesse ; j’avais montré que j’étais né d’une vierge, mais j’ai rougi d’une pareille naissance ; j’avais assuré que le Créateur du monde était mon père, mais un meilleur père m’a adopté ; je vous avais défendu de prêter l’oreille aux hérétiques, mais j’étais moi-même dans l’erreur. Voilà les absurdités que sont forcés de dévorer ceux qui s’écartent de la règle, et qui ne sont point en garde contre le danger de perdre la foi.

XLV. Nous venons de donner des armes pour combattre généralement toutes les hérésies ; nous leur avons opposé des prescriptions certaines, fondées, invincibles, qui les empêcheront à jamais d’être reçues à disputer sur les Ecritures. Dans la suite, si Dieu nous en fait la grâce, nous répondrons à quelques hérésies en particulier. Que la paix et la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soient avec ceux qui liront ceci dans la foi de la véritable religion [1] !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quoique je passe sous silence la plupart des détails qui concernent ces hérétiques, j’en dirai quelques mots cependant. Je laisse de côté les hérétiques du judaïsme, le

  1. La fin des Prescriptions contre les Hérétiques a été perdue. Quelques éditions estimées placent à la suite de ce beau Traité les chapitres suivants, qui sont la continuation de ce qu’annonce Tertullien, quoique nous n’osions affirmer que cette fin soit de lui, parce qu’elle ne se trouve pas dans un des manuscrits les plus anciens, celui d’Agobard. Cependant nous avons cru devoir l’ajouter ici comme un curieux monument qui résume en quelques mots l’histoire des hérésies jusqu’à Tertullien, et complète son Traité.