Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/168

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le disciple n’est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur au-dessus de son Seigneur, » ajoute-t-il sur-le-champ. La cause en est toute simple. Le Maître et le Seigneur ayant été persécuté, trahi, immolé, à plus forte raison les serviteurs et les disciples devront-ils subir les mêmes épreuves, de peur qu’ils ne passent pour être d’une nature supérieure s’ils sont affranchis de la tribulation de l’iniquité, surtout quand il doit suffire à leur gloire d’être traités comme le Seigneur et le Maître qui les encourage ainsi à la patience : « Ne craignez point ceux qui tuent le corps et ne peuvent tuer l’ame ; mais plutôt craignez celui qui peut précipiter l’ame et le corps dans l’enfer. » Ceux qui ne peuvent tuer que le corps, quels sont-ils, sinon les magistrats et les rois nommés plus haut ? Ce sont des hommes, j’imagine. Quel est, au contraire, le souverain dominateur de l’ame, sinon Dieu seul ? Qui nous menace des flammes vengeresses, sinon le Dieu « sans la volonté duquel l’un des deux passereaux ne tombe point à terre, » c’est-à-dire ni l’une ni l’autre des deux substances de l’homme, son corps ou son ame ? Tous les cheveux de notre tête étant comptés devant lui, « ne craignez donc pas, » puisqu’il ajoute : « Vous valez plus que beaucoup de passereaux. » C’est nous promettre que nous ne tomberons pas vainement ni sans profit dans la terre, si nous aimons mieux être immolés par les hommes que par Dieu. « Quiconque confessera en moi devant les hommes, moi aussi je confesserai en lui devant mon Père qui est dans les cieux ; et celui qui me renonce devant les hommes, je le renoncerai devant mon Père qui est dans les cieux. » Ici du moins, j’imagine, tout est clair dans la définition de la confession ainsi que du désaveu, quoique l’énonciation diffère. L’homme qui fait profession de christianisme se reconnaît pour le disciple du Christ. Celui qui est à Jésus-Christ, est nécessairement en Jésus-Christ. S’il est dans le Christ, il confesse donc dans le Christ, au moment où il confesse qu’il est Chrétien. Car il ne peut l’être, à moins d’