Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/177

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refuser sa foi à des prédictions[1] que démentent les faits ? Ainsi les hérétiques, en croyant des prédictions que ne justifient pas les événements, croient ce qui n’a pas été prédit.

XII. Maintenant, qui connaîtra mieux le sens intime des Ecritures, que l’école même de Jésus-Christ, les disciples qu’adopta le Seigneur, par conséquent pour leur apprendre toutes choses, et qu’il nous donna pour maîtres, par conséquent pour être nos docteurs sur tous les points. A qui aurait-il révélé le sens de ses paroles plutôt qu’à ceux devant lesquels il fit rayonner sa gloire, c’est-à-dire à Pierre, à Jacques, à Jean, et ensuite à Paul, qu’il ravit au ciel avant même son martyre ? Ces hommes divins écrivent-ils aussi d’une façon, tandis qu’ils pensent de l’autre, apôtres du mensonge, et non de la vérité ? Pierre adresse ces mots aux habitants du Pont : « Quelle est votre gloire, si ce n’est pas pour vos péchés que vous souffrez des outrages ? Votre patience est agréable à Dieu. Car c’est à quoi vous avez été appelés, puisque Jésus-Christ a souffert pour nous, vous laissant son exemple, afin que vous marchiez sur ses pas. » Et ailleurs : « Mes bien-aimés, lorsque Dieu vous éprouve par le feu des afflictions, n’en soyez point surpris, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Mais réjouissez-vous d’avoir part aux souffrances de Jésus-Christ, afin que vous soyez aussi comblés de joie dans la manifestation de sa gloire. Vous êtes bienheureux, si vous êtes outragés pour le nom de Jésus-Christ, parce que l’honneur, la gloire, la vertu de Dieu, et son Esprit, reposent sur vous. Mais qu’aucun de vous ne souffre comme meurtrier ou comme voleur, ou comme calomniateur, ou comme un homme qui convoite le bien d’autrui. Souffre-t-il comme Chrétien ?

  1. On lit avec l’Omniloquium de Moreau : Et quomodo meritò non credentur quae erunt praedicata quia non ità erunt praedicata quomodo eveniunt.