Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/229

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Dieu. Il dit ensuite de ses brebis « que personne ne les arrachera de ses mains. Car mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, » et encore : « Mon Père et moi sommes une seule et même chose. »

Les insensés veulent s’établir sur ce terrain, ou, pour mieux dire, les aveugles qui ne voient pas, d’abord, que mon Père et moi, signifient qu’ils sont deux ; ensuite, que nous sommes, n’est par l’indication d’un seul, puisqu’il designe le pluriel ; et enfin qu’il a dit, nous sommes une seule et même chose, et non pas, nous sommes un. Si, en effet, il avait dit : Nous sommes un, il aurait pu fournir quelque appui à leur opinion. Un, en effet, est l’attestation du singulier. En outre, deux réclamaient le genre masculin. Au lieu de cela il dit, une seule et même chose, au neutre, comme pour affirmer non pas le nombre singulier, mais l’unité, la ressemblance, l’union, l’amour du Père qui anime le Fils, et la soumission du Fils qui obéit à la volonté du Père. En disant : « Mon Père et moi nous sommes une seule et même chose, » il prouve qu’ils sont deux qu’il égale et associe l’un à l’autre. Cela est si vrai qu’il ajoute encore : « Je vous ai montré plusieurs œuvres excellentes qui viennent de mon Père, dont aucune ne méritait que vous me lapidassiez. » Et afin qu’ils ne crussent pas devoir le lapider pour avoir voulu se faire regarder comme Dieu lui-même, c’est-à-dire comme le Père, parce qu’il avait dit : « Mon Père et moi nous ne sommes qu’une seule et même chose, » montrant par là qu’il était Dieu, fils de Dieu, et non qu’il était Dieu lui-même, « N’est-il pas écrit en votre loi, poursuit-il : J’ai dit : vous êtes des dieux ? L’Ecriture ne peut être vaine. Pourquoi dites-vous que je blasphème, moi que le Père a sanctifié et envoyé au monde, parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? Si je ne fais les œuvres de mon Père, ne me croyez point ; mais si je les fais, quand vous ne voudriez pas croire en moi, croyez aux œuvres, afin que vous connaissiez et croyiez que le Père est en moi et moi en lui. » Par