Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/228

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cherchez à nie faire mourir, moi qui suis un homme qui vous ai dit la vérité, que j’ai entendue de Dieu. » Et encore : « Si Dieu était votre Père, certes vous m’aimeriez. Car je suis sorti de Dieu, et je suis venu. » Toutefois, quoiqu’il dise qu’il est sorti, ils ne sont pas séparés, ainsi que l’affirment quelques-uns à l’occasion de ce texte. Il est sorti de son Père, comme le rayon sort du soleil, comme le ruisseau de la source, comme l’arbre de la semence. « Je ne suis point possédé du démon, mais j’honore mon Père. Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui que vous appelez votre Dieu. Si vous ne l’avez point connu, moi je le connais. Et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur, semblable à vous ; mais je le connais, et je garde ma parole. »

Mais quand il ajoute : « Abraham a vu mon jour, et il s’en est réjoui ; » il prouve que c’est le Fils d’Abraham et non le Père qui a été vu autrefois. De même, s’agit-il de guérir l’aveugle ? « Il faut, dit-il, que je fasse les œuvres de celui qui m’a envoyé. » Après qu’il lui a rendu la vue, il lui demande : « Crois-tu au Fils de Dieu ? » Et comme celui-ci lui réplique « qui est-il ? » en se montrant lui-même, il attesta qu’il était réellement le Fils auquel il avait dit qu’il fallait croire.

Il déclare ensuite que le Père le connaît et qu’il connaît son Père. « C’est pour cela que le Père l’aime, ajoute-t-il, parce qu’il donne sa vie, selon qu’il en avait reçu le commandement de son Père. » Interrogé par les Juifs, pour savoir s’il était le Christ (le Christ de Dieu, assurément, car de nos jours encore les Juifs attendent le Christ de Dieu et non le Père, parce que nulle part il n’est écrit que le Père viendra sous le nom de Christ), il leur répondit : « Je vous parle, et vous ne croyez point : les œuvres que j’ai faites au nom de mon Père rendent témoignage de moi. » Quel témoignage ? Qu’il était celui-là même sur qui ils l’interrogeaient, c’est-à-dire, le Christ de