Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 3.djvu/235

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est attestée par ces paroles : « Je suis dans mon Père et mon Père est en moi. Croyez-le, » ajoute-t-il. Quoi ? que je suis le Père ? je ne pense pas que l’Ecriture le dise, mais plutôt « que je suis dans mon Père et mon Père en moi. Croyez-le, au moins à cause des œuvres que je fais ; » ces œuvres indubitablement par lesquelles le Père était visible dans le Fils, sinon à l’œil, du moins à l’intelligence.

XXV. Après Philippe et la substance tout entière de sa demande, l’Evangile continue jusqu’à la fin de distinguer dans ses paroles la personne du Père d’avec la personne du Fils, témoin lorsque Jésus-Christ « promet de demander à son Père et d’envoyer à ses apôtres un autre consolateur aussitôt qu’il sera remonté vers son Père. » Un autre ! Nous avons déjà dit dans quel sens il fallait l’entendre. Au reste, ajoute-t-il, « il recevra de ce qui est à moi, comme moi-même de ce qui est à mon Père. » Ainsi l’union du Père dans le Fils et du Fils dans le Paraclet, forme trois personnes indissolubles, produites l’une de l’autre, de manière que trois sont une seule et même chose, mais ne sont pas un seul, « ainsi qu’il a été dit : Mon Père et moi, nous sommes une seule et même chose, » ce qui implique l’unité de substance, mais non l’unité de nombre.

Achève de parcourir l’Evangile, et tu trouveras que celui que tu confonds avec le Père en est appelé le Vicaire. « Mon père est vigneron, » dit-il : tu vas donc croire que le Père est descendu aussi sur la terre. Il est encore reconnu dans les deux par le Fils, lorsque ce Jésus y élevant ses regards, remet ses disciples entre les mains de son Père. Mais, quand même nous ne lirions pas dans cet Evangile : « Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » et « Mon Père, je remets mon ame entre vos mains, » cependant, après sa résurrection et son triomphe sur la mort qu’il avait vaincue, lorsque le temps de ses abaissements nécessaires était passé, et qu’à une femme si fidèle qui essayait de le toucher par un sentiment de tendresse, et non avec la curiosité ou l’incrédulité d’un Thomas, il aurait