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Page:Tertullien - Œuvres de Tertullien, édition Charpentier, 1844.djvu/132

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I. Heureux sacrement que celui de notre baptême ! quel effet ne produit-il pas ? il efface la tache de nos péchés passés, il nous rend enfants de Dieu, et nous ouvre l’entrée à la vie éternelle. Un traité sur cette matière ne sera pas sans doute inutile, soit pour instruire nos catéchumènes, soit pour convaincre ces fidèles indolents qui, se contentant simplement de croire, sans se mettre en peine de considérer ce que l’Ecriture et la tradition nous enseignent, négligent par cette ignorance affectée d’apprendre les fondements sur quoi la foi qu’ils professent est appuyée. Il est arrivé depuis peu qu’une femme, ou plutôt une vipère des plus venimeuses de la secte hérétique des caïniens, a séduit par sa mauvaise doctrine un assez grand nombre de personnes. Elle attaque surtout le baptême, en quoi elle agit selon son naturel et son caractère. Vipères, aspics et autres semblables serpents fuient ordinairement l’eau, et ne cherchent que les lieux secs et arides. Pour nous qui sommes comme des poissons conduits par Jésus-Christ notre chef, nous naissons dans l’eau, et nous ne pouvons autrement conserver notre vie qu’en demeurant dans cette eau. Mais Quintille, ce serpent horriblement monstrueux, qui n’avait pas même le droit d’enseigner, a su trouver un moyen infaillible de faire périr ces poissons, en les mettant hors de l’eau.

II. Voyez, je vous prie, quelle est l’adresse des esprits pervers, et combien elle est puissante pour ébranler la loi ou pour empêcher de la recevoir dans toute sa |p plénitude !