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Page:Tertullien - Apologétique, trad Valtzing, 1914.djvu/110

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5. Au reste, nous ne souffrons en aucune manière, d’abord et surtout parce que rien ne nous importe en ce monde, si ce n’est d’en sortir au plus tôt ; ensuite, parce que, si quelque malheur nous frappe, c’est à vos crimes qu’il faut l’attribuer. Cependant, si nous aussi, nous en ressentons parfois l’atteinte, par ce fait que nous formons une même société avec vous, nous nous réjouissons, reconnaissant l’accomplissement des divines prophéties, qui affermissent notre confiance et la foi que nous avons dans notre espérance. — 6. Si, au contraire, c’est de ceux que vous adorez que les maux vous arrivent à cause de nous, pourquoi continuez-vous à adorer des dieux si ingrats, si injustes, qui devraient vous aider et vous protéger au milieu de la douleur des chrétiens ?


Chapitre XLII

1. Mais nous sommes accusés d’une autre injustice encore : on dit que nous sommes aussi des gens inutiles aux affaires. Comment pourrions-nous l’être, nous qui vivons avec vous, qui avons la même nourriture, le même vêtement, le même genre de vie que vous, qui sommes soumis aux mêmes nécessités de l’existence ? Car nous ne sommes ni des brahmanes, ni des gymnosophistes de l’Inde, habitants des forêts et exilés de la société. — 2. Nous nous souvenons que nous devons de la reconnaissance à Dieu, notre Seigneur et notre Créateur : nous ne repoussons aucun fruit de ses œuvres. Seulement nous nous gardons d’en user avec excès ou de travers. C’est pourquoi, nous habitons avec vous en ce monde, sans laisser de fréquenter votre forum, votre marché, vos bains, vos boutiques, vos magasins, vos hôtelleries, vos foires et les autres lieux où se traitent les affaires. — 3. Avec vous encore, nous naviguons, 9